Unsu par Mickael Milon

Championnat d’europe Kata par équipe 2011

Equipe d’Italie, kata + bunkai Gankaku
Cliquez sur le lien pour voir cette superbe vidéo : Vidéo Equipe de France Féminine, Gojushiho sho

Si réglementairement la compétition est accéssible à partir de la 2ème licence (selon les règlements fédéraux du moment), le niveau d’exigence imposé diminue d’autant plus les chances du compétiteur s’il n’est pas de plus en plus précocément préparé.

Par le terme de préparation à la compétition, nous ne cernons pas seulement les 2 à 3 semaines ou les derniers entraînements avant échéance. Le préparation à la compétition s’intégre généralement dans un programme d’une durée minimal d’1 an (vraiment minimale!!).


La liste des kata pour la compétition est la même que celle enseignée pour la pratique traditionnelle.

Cliquez ici pour accéder à la liste des kata Shotokan.

Vous pouvez également télécharger : réglementation compétition complète (7,91 Mo)


La préparation technique :

Généralement, le candidat est attendu sur cette partie mais c’est une erreur : Quels contenus en terme de préparation à une compétition semblent pertinents?

Le choix des kata : Au moins une chose est sûre : Ce n’est pas à 2 semaines d’une compétition que l’on finit d’apprendre un kata. Je dirais même que les katas supposés faire parties de la battérie tactique du compétiteur doivent avoir au minimum quelques mois voir quelques années d’ancienneté.
Ce que l’entraîneur enseigne comme kata durant une saison servira en compétition la saison d’après.
En sommes, alors que les aspets techniques du kata sont supposés acquis et éprouvés en terme d’équilibre, de rythme, de contrôle de la respiration… bref, de toutes ses caractéristiques propres, la préparation à une compétition ne devrait en théorie souffrir d’aucune préparation spécifique sur le plan technique puisque l’enseignement du kata s’inscrit déjà dans une logique paralléle : les grades.
En conséquence, un enseignant qui édicte clairement auprès de ses élèves les niveaux d’exigences et les contenus attendus par grades peut situer la pratique de la compétition à un stade donné de cette progression.

En théorie, lors d’une compétition, ce n’est pas le kata qui est évalué mais le compétiteur :
Comment le compétiteur met-il en valeur le kata?

Telle est la question que se pose normalement un arbitre. Sur le plan technique, un travail sur le respect des techniques, le diagramme et toutes les composantes gestuelles et posturales n’est pas du domaine de la préparation à la compétition, elle de l’ordre de l’apprentissage du kata comme nous l’avons dit. (C’est le grade qui doit être utilisé pour évaluer ce niveau chez l’élève et pas la compétition). Cependant, si un adulte est succeptible de connaître et de produire un kata avec un minimum de défauts voir aucun, un enfant quant à lui, sera toujours confronter à la production d’erreurs (les kata de bases sont sensés être en cours d’acquisition jusqu’au 1er dan).

Depuis toujours, la compétition kata enfant et ados en imposant un niveau d’expertise trop élevé, réduit l’évaluation des compétiteurs à la comparaison des erreurs liées à leur méconnaissance du kata (en cours d’acquisition) et surtout à leur écart de maturité sur le plan des aptitudes physiques – Introduire un enfant dans un processus d’évaluation de ses erreurs autre que le grade, c’est prendre le risque de désavouer l’enseignant en faisant perdre son éléve contre un autre compétiteur moins gradé : Ceci pose toute la problématique de l’harmonisation des ceintures de couleur sur le plan national.

La préparation individuelle :

Quelles sont les aptitudes physiques et intellectuelles requises en compétition kata?


La resistance au stress :

C’est aussi l’une des vocations 1er de la compétition : Hyperdécontextualiser les situations d’apprentissage afin d’en vérifier la qualité et surtout vivre l’expérience du stress afin de le contrôler. On peut par exemple faire un exercice qui consiste à faire faire les katas dans un bruit de fond n’enviant rien à un concert d’Aérosmith. L’intégration de paramètre désorganisateur est sur le plan intellectuel un outils très intéressant pour préparer l’élève à une compétition (stress et concentration ne font pas bon ménage).

Dans le même ordre d’idée, on peut faire le kata en individuel et en équipe (il ne faut pas oublier cet aspect là de la préparation) en demandant aux élèves de réussir à faire abstration de leurs camarades qui alors s’amusent à marcher à coté ou devant eux tout en parlant, faisant des grimaces pour les perturber mais en ne les gênant en rien dans la réalisation technique du kata (le diagramme) – on peut même à demander à ceux qui pertubent, de jouer les « Uke » en s’interposant à n’importe quel moment du kata par la mise à l’épreuve du bunkaï : Le kata dans tous les cas ne devra pas être perturbé, c’est l’individu ou l’équipe que l’on cherche à perturber.


La résistance à la fatigue :

Un kata dure en moyenne 1 à 1 minute 30 (environ). La capacité à maintenir un rythme soutenu dans l’éxecution d’un kata vient en partie de la capacité à résister à la fatigue qui s’installe. Nous ne sommes pas dans les filières aérobie certes mais si la capacité d’endurance permet dans un 1er temps de resister contre la fatigue des entraînements, elle aura pour 2è objectif d’optimiser les temps de récupération qui diminueront d’autant plus que l’on se rapprochera des phases finales.
Les simulateurs d’effort à l’approche des périodes de compétitions devront progressivement remplacer un travail de fond : D’un footing de 30 minutes à 1h, 2 fois par semaine, le compétiteur doit progressivement passer au maitien d’un footing + 1 séance d’interval training de type : 7 à 10 fois 2 minutes de course à vitesse très soutenue avec 3 puis progressivement 1 minutes 30 de récupération entre chaque séries. Je parle bien sur d’un public âgé au moins de 15-16 ans. Ce travail ne concerne pas les enfants.


La préparation technique spécifique :

Quelle différence j’oprère entre préparation technique spécifique, apprentissage technique et développement des aptitudes physiques?

Dans le perfectionnement, on insistera sur les aspects individuels propres à l’élève au regard de ses aptitudes. Nous partons du principe que la technique est acquise et comme nous l’avons vu, ceci n’est pas vrai avec les enfants, mais au délà d’un niveau de réalisation techniquement acceptable voir même pratiquement parfait (selon le niveau de compétition), l’élève qui sautera plus haut, accélérera plus vite ses techniques, déccélérera plus rapidement éprouvant ainsi sa stabilité, etc… sera celui qui fera la différence.

A ce stade, les préparations sont nombreuses et les enseignants confirmés ont à leur disposition un ensemble de stratégie dont voici quelques exemples :


La vidéo :

Nous savons de ce point de vue qu’un travail en feedback (en retour) est efficace si l’écart de temps entre la réalisation et le feedback (le visionnage de la vidéo) est faible. Pour un travail en équipe sur le plan de la synchronisation, une fois que le compétiteur de tête est désigné, il est très intérréssant de faire une vidéo uniquement de ce combattant là et de donner la cassette aux 2 autres. Les intérêts de cette méthode sont multiples : seuls 2 compétiteurs sur 3 auront à se synchroniser sur un seul et unique rythme et tempo. Les compétiteurs peuvent intérioriser ce travail en dehors des séances d’entraînement (chez eux au calme). L’absence de l’un à l’entraînement ne sanctionne pas le travail des 2 autres.

Le renforcement musculaire spécifique ou le geste technique comme support de développement des aptitudes du compétiteur. Un simple élastique accroché à un mur peut suffir. Ainsi, chaque geste du kata peut être décomposé en mouvement à renforcer sur le plan musculaire. 2 types de travail sont conseillés : Travail d’endurance de vitesse : 40 à 60% de sa force maximale : 12 à 16 répétition (1 minutes de récupération en chaque série). Travail de puissance : 60 à 80% de sa force maximale : 8 à 12 répétition (2 à 3 minutes de récupération entre chaque série).

Optimisation des automatismes de productions d’éléments de liaison complexes ou accrobatiques : Le but n’est pas de travailler la technique au sens stricte. Bien qu’un affinement sur le placement du petit orteil sera toujours le bien venu quoique l’on dise, mais il s’agit plus d’optimiser la réalisation d’un geste technique en s’appuyant sur les aptitudes du compétiteur.

Exemple : Un kata comme Unsu nécessite des capacités physiques permettant une prise d’envol sans élan. Si les capacités pliométriques ne sont pas mise en jeu de façon évidente, c’est pourtant la puissance explosive des jambes qui va permettre de propulser le compétiteur. Un travail sur la spécifité du coup de pied sauté en fin de kata peut se faire grâce à un aménagement matériel simple : Réaliser la technique juste après avoir soulevé une charge maximale 3 à 4 fois en 1/2 squat (préparer le matériel en bordure de tapis). L’objectif recherché est de performer l’envol permettant ainsi au compétiteur de prendre plus de risque dans l’exécution de sa technique. Même si le travail en 1/2 squat rejoint les objectifs du paragraphe précédent, dans ce cas bien précis, le but est de leurrer le corps en lui imposant une charge temporaire afin que la propulsion sans charge créée des effets inattendus et amplifiés permettant au compétiteur de fixer son attention sur la problématique d’équilibration du coup de pied.

Tout ces thèmes de travail s’articulent autour d’un thème centrale qui reste la répétition massive du kata ou des kata en individuel ou par équipe.
Pour terminer, il est claire qu’il existe d’autres formes de travail, que la finission technique sera malgré tout un axe de travail important pour la très grande majorité des compétiteurs. A ceci, il ne faut pas oublier la préparation du Bunkaï des phases finales en équipe : Ceci constitue en soi, une très bonne manière d’aborder le sujet si le thème proposé est celui-ci

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